Demain, tous notés ?

De la fiction à la réalité

Ce qui a fait l’objet d’un épisode, Nosedive, de Black Mirror, (série britannique sur les dérives d’une technologie trop invasive) pourrait bien devenir réalité dans un futur plus ou moins proche. Rappels sur cet épisode dans un premier temps.

Un hédonisme connecté : voilà le thème principal de cet épisode qui se situe entre la science-fiction et le fantastique…en théorie.

Ce premier épisode de la 3ème saison présente une société obsédée par les notations sur les réseaux sociaux. Toujours leurs smartphones en main, les individus notent les autres individus via un système qui régule la société. Le serveur de café a été aimable envers vous? Notation positive. Un homme vous a bousculé dans la rue ? Notation négative.
Le but final étant d’obtenir la note sociale finale la plus positive possible pour pouvoir être accepté socialement et même pouvoir avoir accès à des services de bases comme l’entrée dans des magasins, l’usage de transports en commun, l’invitation à un évènement familial etc.

Dans cette fiction, Lacie, la protagoniste cherche à progresser socialement mais sa maladresse l’emporte tout droit vers une notation de plus en plus négative. iProtego ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher l’épisode et vous propose maintenant de découvrir que cette fiction n’est peut-être pas si imaginaire qu’on ne le croit…

Le cas de la Chine

Un scénario impensable de prime abord, et heureusement n’est-ce pas ? Cependant, revenons à la réalité : fumer dans un transport en commun ou employer un ticket expiré en Chine est certes sanctionné mais la punition va plus loin (et c’est là que l’on se rapproche de notre épisode britannique) : l’empire du milieu a pris la décision d’instaurer un système de crédit social intitulé Social Credit System. Le système qui n’est qu’à l’état de projet pour l’instant sera testé sur un panel de volontaire d’ici un mois avant d’être actif en 2020.

C’est le président lui-même (Xi Jiping), qui à l’aube de sa réélection a proposé ce système. Ce dernier consisterait à attribuer, tout comme dans Black Mirror une note sociale à l’ensemble des citoyens. Une note calculée via des informations administratives prenant en compte également les infractions mineures passées commise par chacune citoyen.

Le gouvernement chinois interdirait ainsi l’accès aux transports, à un crédit ou à divers services de l’État en cas de notation trop basse. En d’autres termes, le comportement de chacun(e) serait évalué pour estimer leur légitimé à accéder à divers services. Toutefois, selon l’agence de presse Reuters, début 2017 ce ne sont pas moins de 6 millions de chinois qui se sont vus refuser de prendre l’avion via ce dispositif…
Une volonté de récompenser les « bons comportements » et sanctionner les « mauvais ». Un projet inquiétant auprès des associations des défenses des droits de l’homme qui y voient là des obstacles pour les personnes en difficulté.

Une surveillance constante, et notre vie privée alors ?

Entre l’épisode de Black Mirror et le projet de la Chine, on est donc en droit de se demander ce qu’il advient de notre vie privée ! En effet, si le moindre de nos gestes est enregistré et analysé, comment garder certaines informations personnelles confidentielles ?

Par ailleurs, ce genre de système, outre le problème de la vie privée, ne contribue pas à la réinsertion des personnes en difficulté (ex : auteurs de délits mineurs) dans une société idéaliste où chaque citoyen devrait être irréprochable.

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