Monsieur le Ministre du redressement productif,
J’ai, comme de nombreux acteurs du web lu avec attention vos récents propos sur le sujet de la protection de l’identité numérique qui interpellent nécessairement les professionnels de ce milieu.
En effet, comme beaucoup d’autres nous travaillons activement et concrètement sur ce sujet depuis plusieurs années, aussi quand enfin il semble possible qu’un ou deux membres du gouvernement se soucient de ce sujet, cela suscite un vif intérêt et de réelles attentes.
Nous avons publié la semaine dernière par le biais d’une lettre ouverte à Madame Fleur Pellerin, la ministre déléguée aux PME, à l’innovation et à l’économie numérique 4 Propositions pour protéger l’identité numérique des internautes. Ces propositions regardent, le fondement juridique des données nominatives, la gestion et le cycle de vie des données, ainsi que les obligations des éditeurs de fichier et les droits des internautes.
Ces propositions n’ont d’autre visée que de protéger la capacité des internautes à gérer leurs données et garder le contrôle de leur identité numérique et ne sont, sans doute pas utilisable à d’autre fins.
Si votre proposition de localiser nationalement les data-center des grandes compagnies, venait à voir le jour, cela développera peut-être des recettes fiscales et tant mieux, mais en quoi les données des internautes, et ce faisant leur identité numérique sera t’elle mieux protégée ? Que mes données soit à Washington ou à Paris ne change pas structurellement les problèmes liés à la protection de mon identité numérique ? elles n’en sont pas plus sécurisée pour autant ? Je ne suis pas plus informé de leur évolution ? Ni de leur nature ? En quoi puis je mieux agir ?
D’abord parce que Google et Facebook ne sont pas tout le web, et que le respect des données nominatives concernent des centaines milliers de sites web et de sociétés, en France et en Europe pour qui ces considérations financières sont sans objet, Toutes ces entreprises gèrent aussi nos données nominatives.
Ensuite parce que c’est la gestion globale qui en est faite, les règles de l’art qui sont en vigueur et surtout celles qui sont mises en pratique qui déterminent l’exposition au risque de diffusion incontrôlée.
Prendre en compte ces aspects demande évidemment une évolution des aspects juridiques liés aux droits des internautes-citoyens-consommateurs, mais surtout, cela demande nécessairement que les majors donnent l’exemple, donc souhaitent collaborer.
Nous avons sur ce point une proposition d’architecture sur laquelle nous sommes disposés à échanger qui consiste en une approche ouverte destinée à générer un cercle vertueux et non pas un cercle vicieux.
De notre point de vue, la localisation des data-center est un évènement sans effet sur la réelle protection de l’identité numérique des internautes, alors si vous vous emparez de ce sujet pour servir les intérêts de votre ministère, s’il vous plait, faites aussi et avant tout, que les intérêts des internautes soit servis d’abord.
Sincères salutations,
Un internaute, citoyen, consommateur
Ludovic Broyer
iProtego