« Inacceptable! » C’est l’adjectif utilisé par le groupe de travail 29 (du numéro de l’article concerné) de l’Union européenne pour qualifier la politique de Facebook en matière de protection des données personnelles, et donc de la vie privée.
Dans une lettre publiée le 12 mai, ce groupe chargé de la protection des données personnelles, tacle le plus grand réseau social mondial (450 millions de membres dont 15 millions en France). En cause, le libre-accès de ces données sur lesquelles moteurs de recherche et sociétés de marketing, entre autres, font leur beurre.
Mais en dépit des critiques, Facebook n’en a cure. Mieux, il défie les recommandations de l’UE puisque cette politique de gestion a été mise en place après une réunion regroupant une vingtaine de réseaux sociaux, dont Facebook. Objet de la réunion, notifier aux réseaux sociaux les restrictions aux données personnelles de chacun de leurs membres. Ces dernières devaient être visibles uniquement lorsque l’internaute l’avait décidé.
Facebook qui, décidément, donne le bâton pour se faire battre, n’en a pas tenu compte. Il énonce clairement dans sa déclaration des droits et des responsabilités que chaque membre du réseau social accorde « une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle [qu’il publie] sur Facebook ».
Mais Bruxelles est loin de baisser la garde gardant le cap sur la protection des données personnelles : l’internaute doit rester (autant que faire se peut) maître de sa vie privée sur le Web. Le groupe de travail stipule donc que sans le consentement « libre et sans équivoque » de l’internaute, les sociétés qui utilisent les données personnelles de l’internaute s’exposent à des représailles. L’infraction à la loi de protection des données personnelles serait en effet caractérisée.
Visiblement, Facebook ne prend pas ces mises en garde au sérieux. Conséquence, ce non-respect répété de la vie privée des membres du réseau social fait des émules. Au-delà des simples groupes qui boycottent le réseau social, des alternatives autrement plus importantes voient le jour. Elles ont entre autres noms Diaspora.
Contrairement à sa définition lexicale, le réseau Diaspora ne disperse pas la communauté mais cherche à la réunir sous une idée, le lancement au mois de septembre d’un logiciel libre sous licence AGPL (GNU licence publique générale GNU Affero). Idéalement, l’internaute pourrait créer son propre serveur et contrôler ses données personnelles.
Derrière cette ambitieuse idée, on découvre quatre « talentueux » étudiants new-yorkais (Daniel Grippi, Maxwell Salzberg, Raphael Sofaer et Ilya Zhitomirskiy), qui récoltent des dons pour financer ce nouveau réseau social. A ce jour, d’après 01net, plus de 170 000 dollars leur sont déjà parvenus, beaucoup plus que la somme espérée au départ (10 000 dollars). Un signe qui prouve l’attente des internautes vers un autre type de réseau social. Il est bien évidement inutile de le chercher Diaspora sur Facebook, vous pouvez par contre le suivre sur Twitter.
Et, en parlant de Twitter, un sondage BVA-LaTribune-BFM-Avanquest* publié ce 17 mai révèle la nouvelle « notoriété » du site de microblogging en France. Quasiment inconnu en 2009, il est désormais aussi célèbre que Facebook, à 2% près (56% pour Facebook contre 54% pour Twitter). La chute du géant social est loin d’être amorcée, mais sans ses membres jusqu’ici chéris, le réseau social n’est plus grand chose, prudence donc.
Enfin, comme le fait si justement remarquer le site Gizmodo, le plus simple reste encore de ne pas devenir membre de ce vaste réseau social. Car, « entre les applis pourries, les vieux camarades de classe dont vous n’avez surtout pas envie d’entendre parler et les boulets dont vous aviez oublié l’existence, Facebook est plus pénible qu’utile au quotidien ».
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